Rocher rose

Réfectoire des Cordeliers Rocher rose – peinture à l’huile et pastel, 84 x 84 cm

Pour parler de la technique de cette toile-là, c’est une peinture à l’huile avec un mélange de pastel sec et de pastel à l’huile, ce qui est un peu différent de la façon dont je travaille d’habitude, qui est purement avec de la peinture à l’huile.

Les études sur papier au pastel ont vraiment ouvert les choses pour moi au niveau de l’interprétation et de la texture de l’image, ainsi qu’au niveau de la marque. Cela faisait un pont entre le travail que je fais à la mine de plomb et la peinture. Pour moi, cela restait deux langages, et ce travail de mélange des techniques a formé un lien entre ces deux univers. Des résultats, il s’en dégagait une nouvelle interprétation de l’image, et j’ai voulu avec la toile poursuivre cette recherche.

Avec Rocher rose, le tableau que je présente au réfectoire des Cordeliers, j’ai voulu retrouver cette qualité un petit peu plus libre du dessin ou de l’esquisse. Il y a une marque un peu plus prise sur le vif, un peu plus instantanée, qui donne de la vie à l’image.

Avec la peinture à l’huile, je trouve que les esquisses sont très vivantes, on sent le jet et ça respire, et je trouve que parfois, avec le tableau final, il finit par être trop travaillé, c’est un petit peu ça le danger, c’est qu’il devienne figé. Surtout en terme d’étude du paysage, mais je pense que c’est aussi vrai dans un sens plus large par rapport à la peinture.

Ce qui est important pour moi dans cette première toile, c’est de garder la spontanéité de l’étude, laisser le geste être plus présent, voir les lignes de construction, et ne pas forcément trop finir les choses, les laisser au contraire ouvertes et libres à l’interprétation. Que celui ou celle qui regarde puisse, lui ou elle-même, terminer la ligne et remplir les espaces qui ne sont pas achevés.

Avec le sujet des rochers, j’en reviens à un sujet qui m’est cher. Et là, à Perros-Guirec, durant ces balades le long de la côte de granit rose, j’ai eu l’impression d’être sur une autre planète. La couleur des rochers et ses jeux de lumières, ces teintes roses aux ombres bleutés, une palette de couleurs absolument magnifique. Avec ces énormes rochers en équilibre, aux formes et aux expressions incroyables.

Il y a quelque chose du fait de la proximité de la mer. De ces deux éléments, ce minéral qui est là, qui a un poids, ancré et la mer qui est sans cesse en mouvement et qui se jette dessus, qui bouge.

Rocher rose est représentatif du travail et de la recherche dans laquelle je suis, qui est de trouver une façon de rester très libre avec la peinture et d’interpréter ce va et vient, ce mouvement entre le solide, le figé et la mouvance des éléments et de la vie.

Et de laisser l’image respirer, être en mouvement, comme le paysage.

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